Des villageois ferment le siège de l’APC
Des centaines de citoyens du village Tighilt Bouksas, dans la commune de Yakouren, 45 km à l’est de Tizi Ouzou, ont procédé, durant la journée de dimanche, à la fermeture du siège de leur APC. Cette action de protestation a été décidée par le comité de village pour dénoncer “la situation lamentable dans laquelle beigne leur village et la négligence dont ils sont victimes de la part des autorités locales”. “Nous avons décidé que cette action de protestation soit maintenue jusqu’à ce que toutes nos revendications légitimes soient satisfaites”, nous dira un membre du comité de Tighilt Bouksas. Notre interlocuteur dressera un tableau noir des conditions dans lesquelles vivent les habitants du village. Parmi leurs revendications, ces villageois dénoncent l’état lamentable de la seule route qui désenclave leur village, 10 km à l’est de Yakouren. Cette route de 4 km est dans un état impraticable depuis plusieurs années. “La fiche technique de cette route a été finalisée en 2005, mais, jusqu’à ce jour, le projet n’est pas encore réalisé. C’est vraiment désolant”, précise notre interlocuteur, ajoutant au passage, photos à l’appui, que même l’école primaire du village est dans un état pitoyable. “Les sanitaires à ciel ouvert de cette école constituent un véritable danger pour la santé de nos enfants. Les portes ne se ferment même pas, c’est avec un fil qu’on les retient. Faute de chauffage en classe, nos enfants souffrent au quotidien du froid. On a plusieurs fois saisi les autorités locales pour mettre un terme à ce laxisme, mais rien n’est encore fait”, a encore déclaré le représentant du comité de village. Les citoyens de Tighilt Bouksas se demandent également pourquoi l’antenne de la mairie, réalisée en 2005, n’est pas encore ouverte, alors que les travaux de réalisation sont achevés depuis longtemps. Une situation qui oblige les villageois à se déplacer sur une distance de 10 km pour se faire délivrer un papier administratif. Et au final, les villageois de Tighilt Bouksas tirent la sonnette d’alarme sur un gigantesque glissement de terrain qui menace d’emporter tout le village. Un danger imminent que les autorités locales prennent à la légère, déplorent-ils. Ils se sentent également lésés par les responsables locaux sur le quota d’aide à l’autoconstruction attribué à leur village, qui est de deux aides seulement pour un village d’environ 3 000 habitants !
Source: liberte-algerie.com